Le centre de formation au diplôme fédéral de professeur de yoga prépare sa rentrée au centre social du Braou. En toile de fond, le boom de cette pratique vieille de 5 000 ans
Sarah Guérin, à la tête de Yoga 64, forme de futurs professeurs de yoga mais aussi des kinésithérapeutes, infirmières, enseignants ou sportifs © V. F.
Le yoga connaît une véritable période d'euphorie dans le monde occidental. L'ONU vient même de faire du 21 juin, la Journée mondiale du yoga, comme une officialisation de ses bienfaits sur l'humanité tout entière. Dans les gymnases et les salles de sport, cela se traduit par un nombre croissant de pratiquants, sur la Côte basque comme ailleurs.
« Il existe une demande de plus en plus importante de techniques pour favoriser l'épanouissement personnel ou professionnel », constate Sarah Guérin qui a créé, il y a plus de quinze ans, Yoga 64. L'association, qui prône le yoga traditionnel (qui unit hatha yoga et raja yoga, intéresse l'être humain dans sa globalité : corps, mental, énergies.) est devenue, au fil des ans, un centre de formation pour les futurs professeurs de yoga et s'est installée à Biarritz, au centre social du Braou.
« Au départ, la transmission était confidentielle. Seuls quelques pratiquants passaient le cap de faire du yoga un métier à plein-temps. Aujourd'hui, la multiplication des cours a créé un besoin de formateurs. Certains se consacrent exclusivement au yoga, mais d'autres ont une autre activité et utilisent les techniques dans le sport, l'enseignement, la santé… »
En plein essor
Comme dans bien des modes, la tentation est de s'y mettre vite et d'accélérer sa formation. « Un cycle de quatre ans peut paraître long quand on propose, par ailleurs, de devenir prof de yoga en quatre semaines. J'ai plusieurs exemples sous le coude d'étudiants qui avaient choisi de ne suivre que la première année, juste pour approfondir leur pratique. Ils ont fait l'intégralité de la formation, sont diplômés et cherchent maintenant à prolonger leurs apprentissages. » Sarah Guérin ne s'étonne pas de cela : « Plus on apprend, plus l'étendue et la profondeur de l'enseignement du yoga traditionnel ouvre des portes ».
La bonne recette
Au Braou, pas de saucissonnage du cursus, tous les aspects du yoga sont abordés (Yama, Nyama, Asana, Pranayama, méditation) : « On ne fait pas uniquement de la posture ou uniquement de la méditation… Le yoga, c'est comme une recette de cuisine : il faut tous les ingrédients, à juste dose, pour que ce soit mangeable ».
Pas plus que cuisinier ou médecin, on ne s'improvise pas professeur de yoga. « D'abord, il faut être très attentifs à la sécurité des élèves, physiologiquement et psychologiquement. Mais le prof doit aussi être attentif à sa sécurité : si son activité est intense, il doit, lui aussi, veiller à ne pas faire souffrir son corps pour pouvoir enseigner. »
Véronique Fourcade