Un jour des fêtes, dans le quartier Añimainea (archives J.P.)
Actuellement, le dimanche des fêtes patronales, se déroule chaque année, le « Ahate Jokoa ». Cette compétition nous est transmise depuis le Moyen âge et n'appartient pas à la tradition basque.
Le jeu consiste à tendre un câble horizontal au travers d’une route, d’un fronton, à hauteur du couple cheval cavalier et à y suspendre une oie liée par les pattes. Le rôle du cavalier lancé au galop est d’arracher le cou de la bête.
Cette pratique fût adoptée par la province du Labourd lors du séjour dans notre région de Charles IX, en 1565. Un siècle plus tard, l'Antzara Jokoa fût interdit par Pierre de Lancre lors des procès de sorcellerie en Pays Basque. Les juges voyaient là un rite initiatique à la magie.
Un rite initiatique
En effet, historiquement, la bête suspendue représentait d'une façon mythique le mauvais sort que le peuple doit conjurer à tout prix. Le canard ou l'oie symbolisait les grands fléaux (la famine, les épidémies comme la peste ou la lèpre) et les cavaliers étaient mandatés, et souvent payés, par les habitants pour arracher la tête de l'esprit mauvais symbolisé par l'oie.
Tradition ou rite ?Ce n'est qu’en 1924 que les bêtes sont préalablement assommées puis tuées. Sare est une des rares communes à avoir gardé ce jeu dans le cadre de ses fêtes locales, sans interruption, depuis l'époque napoléonienne (1806).
Jusqu'en 1914 ce jeu était pratiqué deux fois par an lors des fêtes patronales (2e dimanche de septembre, jour de la nativité de la vierge), au quartier Ihalar pour les fêtes de Sainte Catherine (qui duraient trois jours) puis à celui d’Istilarte à Añimainea.
Le canard s'est substitué à l'oie car sacrifier un canard revenait moins onéreux qu'une oie vendue sur les marchés. Divers pays et quelques villages ici font vivre cette tradition dont Biriatou pour les fêtes de la Saint Martin. Cette année à Sare ce sera le dimanche 8 septembre, sur la place