Ce samedi 27 avril, à partir de 20 heures, dans la salle de restauration des grottes de Sare, Claude labat donnera une conférence gratuite sur le thème « Les démons du Pays basque sont de chair et d’os ». Il traitera de façon chronologique et synchronique les faits historiques sur les deux côtés de la Bidassoa.
Juillet 1609, le juge De Lancre arrive à Bayonne à la tête d’un tribunal civil nommé par le parlement de Bordeaux sur ordre d’Henri IV. Le pays du Labourd, qu’on lui a décrit infesté de sorciers, va payer un lourd tribut.
En quatre mois, entre mission quasi divine confiée par son roi, observations et conclusions partiales sur la vie des Basques, histoire, contexte économique, social et politique de l’époque, Pierre De Lancre va envoyer 120 personnes au bûcher à l’issu de procès expéditifs. Elles sont coupables d’avoir pactisé avec le diable.
Les cendres sont encore tièdes du côté du château des seigneurs de Saint-Pée lorsque l’Inquisition espagnole s’occupe, un an plus tard, des pseudo-hérétiques du village de Zugarramurdi.
Entre 1610 et 1614, elle installe une cour à Logroño pour les procès contre la sorcellerie qu’on pense sévir dans les provinces basques. À sa tête, le grand inquisiteur Don Alvarez, successeur de Torquemada, qui était à l’humanisme ce que l’iceberg était au « Titanic ». Curieusement, il se montre plus clément qu’en Labourd.
Le tribunal conclut à une altération de l’esprit des accusées, loin de l’intervention maléfique du démon dans leur action. Il envoie « seulement » trois femmes au bûcher.
Nouvelles hypothèses
Deux lieux, deux acteurs, deux jugements aux conséquences très différentes. Et si les deux interventions étaient liées ?
Claude Labat présentera ces faits à partir de nouvelles hypothèses. Des travaux récents venant d’Espagne, de France et du Pays basque ont trouvé le lien entre les chasses aux sorcières du Labourd, de Zugarramurdi et de Fontarrabie.
Selon son habitude, le conférencier appuiera son propos à partir d’un diaporama animé qui permettra de visualiser les relations entre les protagonistes et les manigances sordides qui sont à l’origine des événements.
T.J.