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Tapis rouge pour voitures déjantées

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Les jeunes Saratars ne manquent pas d’imagination.© Photo J. P.

Sare, ses maisons typiques, son fronton, ses montagnes, ses fêtes traditionnelles et son défilé de voitures. Le dimanche des fêtes, le village propose une animation qui n'existe nulle part ailleurs au Pays basque : un défilé déjanté de voitures improbables grimées selon les années en char romain, en landau ou en baby-foot géant, ou encore en petit train de la Rhune.

Les premiers balbutiements dateraient de 1956, avec le comité des fêtes qui avait « sorti quelques voitures du ruisseau pour les retaper à l'aide du garagiste local, Jean Bonnefons ».

La parade, dans sa configuration actuelle, serait née en 1975, quand Joxet Etchegaray, et ses jeunes amis du comité, décidèrent de s'inspirer d'un défilé de rosalies relookées vu à Saint-Jean-de-Luz. « À l'époque, il fallait bien se tenir pendant les fêtes au cours desquelles on s'habillait joliment. Nous étions les jeunes diaboliques du village, car nous faisions tout le contraire. Comme nous étions presque tous mécaniciens, nous venions en bleu de travail et nous nous étions mis dans la tête de changer l'image des fêtes », explique Joxet Etchegaray.

Tenue « incorrecte » exigée

Pour leur premier défilé, les carrioles, tirées par les cycles, contenaient des soufflets récupérés dans les fermes pour sulfater la vigne. À l'intérieur, du talc pour asperger le public. « À la fin tout le monde était immaculé. Autant vous dire que l'année d'après, les gens sont venus moins bien habillé », poursuit Joxet Etchegaray. C'est dans les années 1980 qu'avec Tito, le comité a eu l'idée de décorer des voitures. Le véhicule TGV, bâti avec deux habillages de deux chevaux, a fait un tabac. « Elle roulait dans deux directions et même en crabe. » Il ne faut pas compter sur Jérémy Iparaguirre, ni Mathieu Brisson, les deux présidents du comité, pour dévoiler le thème de cette année. Joxet Etchegaray l'ignore aussi. Tout juste sait-il qu'il sera sollicité pour conduire un tracteur exhumé des années 70-80 et remis en état de marche, décoré comme il se doit, pour une sorte d'hommage aux auteurs d'une animation qui a traversé les temps.

Le programme des fêtes

Les fêtes de Sare se dérouleront du 12 au 16 septembre. Si les parties de pelote sont reines pendant ces cinq jours, certaines animations méritent d'être plus particulièrement citées.

 Ainsi, le ball-trap du samedi matin et la sarakorrika (course à pied de 12 km), le même jour, à 17 h. Danses, défilé des voitures, joaldunak et ahate jokoa précéderont, à 16 h, la force basque. Un feu d'artifice sera tiré à 23 h.

Le lundi, un concours de chien de berger aura lieu à 16 h 30, juste après le zikiro organisé à midi, par l'ikastola locale (on pourra encore acquérir des tickets le samedi à 10 h 30, au bar de la mairie). Le lendemain, mutxikoak à 19 h. La dernière journée, la place du Trinquet accueillera un concours agricole à 9 h. Les journées seront animées en permanence et des concerts seront donnés tous les soirs et une bonne partie de la nuit. À noter celui d'Hiru Soinu, le dimanche, à 22 h. Les jeunes du comité tiennent à remercier les habitants pour leur générosité coutumière pendant les quêtes, qui leur permet d'organiser des fêtes alliant tradition, modernisme et innovation où chacun trouvera sa place.


Union basque finale Yoko-Garbi Minimes

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Photo J. Pouyet

Ce samedi, nos jeunes benjamins, MOUNHO Eneko, POUYET Mathieu, GARBISO étaient opposés à l'équipe de minimes d'Hardoy sur le fronton de Bidache.

Ils se sont inclinés 40 à 33 après avoir mené au score jusqu'à 25. Ils ont été félicités pour leur jeu. A souligner que ce sont encore des benjamins.

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Photo J. Pouyet 

Septembre 2015 à Sare

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Tous les lundis 9:00 – 13:00 place  FOIRE DE L’ETE :ARTISANAT & CREATION

Tous les vendredis 16:30 -20:30 place  MARCHE de Producteurs et Artisans

Mardi 1 septembre, 21h30, église Chants Basques avec Larrun Kanta

Du 3 au 7 septembre, 10h -19h, Salle Lur Berri, Exposition d’Art et d’Artisanat

Vendredi 11 septembre, 21h30, église Chants basques avec Atsulai

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SARAKO BESTAK

Samedi 12 septembre

9h00, BALL-TRAP à Plaxiden-Borda

Pleka Trinketea : Main nue – Cadet :16h30, Eneko Domecq & Antton Luro / Antoine

Pechberty & Bastien Sarie. 17h15, Andoni Larzabal & Bixente Etchart / Mikel Iribarne & Xan Errandone. 18h00, Unai Iribarren & Arnaud Harotzarene / Jon Biscouby & Aritz Lecuona

 

17h00, Course à pied de 12 km organisée par Sara Korrika

21h30, BATUCAMUSES ; 23h00 Concert : OPIUM DU PEUPLE ; 00h Bal : BERRI GOOD / Toute la nuit, Iparraldeko Gaiteroak et Los Incasables

 

Dimanche 13 septembre

10h00, Messe du souvenir avec la participation de la clique Urruñarrak

Passe rues avec la Tamborrada Mariñelak et Les Gaiteros

10h30, Rebot Revanche de la finale de la ligue du Pays Basque 1ère Série

16h0, Danses compagnie Zarena Zarelako

16h30, Défilé des Gaitero, Géants, Joaldunak, Ahate Jokoa, Force Basque

19h00, Apéritif concert avec SARAKO KANTARIAK,

22h00, Soirée chantée par HIRU SOINU, 23h00, Txalaparta de feu, 23h45 Bal avec HOLAKO / Toute la nuit, Los Incognitos

 

Lundi 14 septembre

Passe rues avec les Gaitero et Txistulari

10h30 Rebot - KAPITO HARRI contre SELECTION D’IPARRALDE

13h30, ZIKIRO JATEA Résa: 06 32 96 71 31 – 06 87 15 61 30

16h30, Concours de chien de berger

17h00, Main nue au trinquet : Tournoi Esku Pilota : Demi-finales : Peio Larralde & Thierry Harismendy /Phillipe Bielle & Paskal De Ezkurra ; 18h00 Bixente Elgart & Bixintxo Bilbao / Alexis Inchauspé & Baptiste Ducassou

18h30, Danses Basques avec Zazpiak Bat

20h00, Apéritif concert avec Trikitilari et Saranga,

22h00, Soirée chantée par ZORT’ZIBURU, 23h00,Bal avec GAUBELA - Toute la nuit, Saranga

 

Mardi 15 septembre

Passe rues avec les Gaitero et Txistulari

9h00, au trinquet toute la journée Pasakako Lagunak Tour

10h30 Rebot seniors SPUC - NOIZBAT

17h30, JOKO GARBI au fronton : Lever de rideau avec les jeunes pousses de la Sarako Izarra ; 18h15,

JOKO GARBI Seniors, Revanche de la finale de Championnat de France Senior National A :

HARDOY : ALBISTUR DRIOLLET SISTIAGUE / PAU : LABARDESQUE LABARDESQUE CARRICABURU

19h00, Mutxikoak avec KUXKUXTU

19h00, Au trinquet Botaluze SARA - OIARTZUN

20h00, Au Gaztetxe NOR ZA ? INKONITO GAUA Gaztetxean

20h30, Apéritif concert avec Trikitilari, 22h00, Bal avec SAMAIN -Toute la nuit, KUXKUXTU

 

Mercredi 16 septembre

Passe rues avec les GAITERO et TXISTULARI

9h00, Sur la place du trinquet Concours Agricole

10h30, Au trinquet Revanche du tournoi 2014 de Xoko Carricaburu Jerôme - Garat Bixente

11h30, Défi xoko Inda Jean-Claude - Laduche Pampi

13h00, Sur la place Jeux gonflables pour les enfants /

(Repli Salle Polyvalente)

17h00, Au fronton, Main Nue Finale du Tournoi Esku Pilota des Fêtes du Pays Basque

18h30, Au trinquet, Main Nue Finale du Tournoi Esku Pilota

Au trinquet et sur la place : Bertsulariak : Anjelmari Penagarikano, Odei Barroso, Xumai Murua - Gai emaile : Karlos Aizpurua

Tirage de la Tombola

19h30, Apéritif concert avec ERRAMUN MARTIKORENA et MAGALIE ZUBILLAGA 22h00, Bal Rétro avec BAGA BIGA, 23h00, Feu d’Artifice, 23h30, Bal avec JOSELU ANAIAK / Toute la nuit Los Incognitos

Atsulai et Cacimbo en concert

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Atsulai se produira en l’église avec le quatuor Cacimbo.© Photo DR

Les douze chanteuses et chanteurs de l'ensemble vocal mixte Atsulai Abesbatza se produiront vendredi, en l'église, à 21 h 30. Ils présenteront un répertoire original issu principalement du patrimoine culturel basque comportant des chants de genres très différents allant de compositions polyphoniques harmonisées par les maîtres du genre à des adaptations de chants traditionnels basques avec des harmonisations contemporaines. 

Quatuor a cappella

Ils seront accompagnés pour l'occasion par Cacimbo qui est un quatuor féminin a cappella qui chante les musiques du monde. Elles utilisent le cristal Baschet qui est un instrument de musique contemporain.

Il s'agit d'une sculpture sonore de 36 tiges de verre accordées chromatiquement. Cet instrument ouvre les voies de nouveaux horizons sonores.

T. J.

Entrée 8 euros, gratuit pour les enfants.

Sortie des retraités

Permis mine

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Le conseil Municipal a voté à l'unanimité "Non" au conseil municipal extraordinaire de ce soir, à la demande exclusive de Sud Mine concernant la recherche de mines d'or sur ce secteur.
Raisons: Ce projet aura des répercussions négatives sur l'economie locale (agriculture/tourisme...) et sur l'environnement (Eau, Paysage) et en conséquence sur la qualité de vie.
Kanbo eskualdeko,  urre bilaketa galdeari Sarak Unanimitatez EZETZ erran dio gaur aratseko ez ohiko  kontseiluan, .

Arrazoinak: Tokiko ekonomia (laborantza /turismoa...) eta inguramena (Ura, paisaia, bizi kalitatea) -ren gainean ondorio kaltegarriak izanen dituen proiektu bat delako. 

Joana Urbistondo

Course des fêtes, samedi 12 septembre 2015

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  • 15h-Début des inscriptions au fronton de Sare
  • 17h-Départ de la course de 10km.
  • 17h41-Arrivée des premiers coureurs à la place du village
  • Après l'arrivée de tous les coureurs; remise des prix avec les membres de la municipalité et le club organisateur, suivi d'un petit apéro convivial.Sans titre.jpg
  • Circuit des coureurs

Main nues cadets, tournoi des fêtes de Sare, 12-09-2015

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Un petit film 
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Jon biscouby et Aritz Lekuona sur Unai Iribarren et Arnaud Harotzarene 15-2, 15-10ph2.jpg

Andoni Larzabal et Vincent Etchart sur Mikel Iribarne et Xan Errandonea (11-15, 15-10, 10-5)

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Sarie-Pechberty l'emportent sur Domecq-Luro par 2 manches à 1 (8-15, 15-9, 10-4).

C'était la 2è année pour ce tournoi de cadets organisé de belle façon par Henri Errandonea. Il permet à ces jeunes de villages différents de se rencontrer et de s'affronter lors de joutes pacifiques mais néanmoins disputées dans une ambiance de convivialité.

Le public ne s'y est pas trompé et est venu nombreux.

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Course des fêtes de Sare, 12-09-2015

Fêtes de Sare, dimanche 13 septembre 2015

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Petite ondée avant le rebot Luzean contre Hardoy; Les grosses têtes; Ahate Yokoa; Les amis de Pascal; Urruñarak; La tamborada; Los Incoñitos; Sarako Kantarriak

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Un petit film.
 

Fêtes de Sare, lundi 14 septembre 2015

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Rebot annulé par la pluie le matin

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 Concours de chiens de bergers

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Danses avec Zazpiak bat

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Demi-finales de pelote au trinquet Pleka

Duels au pied des grottes

Les demi-finales de la classique sont à l’affiche aujourd’hui à Sare, dans le cadre des fêtes patronales (16 h 30).

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 Laurent Lambert aura une belle carte à jouer.© photo « Sud Ouest »

C'est le rendez-vous incontournable de la fin d'été qui est proposé cet après-midi, au trinquet Pleka à Sare. Une étape festive très prisée à la fois des pilotari, primes conséquentes oblige, et des pelotazale habitués de longue date à se déplacer dans la cité frontalière.

Le trophée Pleka, comptant pour le circuit Esku p ilota, réunit la fine fleur du groupe Elite pro, seul manquera à l'appel Peio Larralde, le champion de France par équipes en exercice. Touché à la main lors du trophée Pariès à Urrugne, remporté haut la main par la paire Elgart-Ducassou, l'Haspandar est au repos forcé.

Promus motivés

Alexis Inchaudpe, également en délicatesse avec sa main gauche, longtemps incertain, est finalement forfait de dernière minute. Du coup, le comité organisateur a rappelé en renfort deux athlètes qui viennent de s'illustrer à Larressore et à Ascain. Laurent Lambert, lauréat au pays du makhila, et Mathieu Ospital, vainqueur au pied de la Rhune, sont motivés à saisir leur chance.

Le premier choc mettra aux prises les duos Laurent Lambert-Thierry Harismendy et Philippe Bielle-Pascal De Ezcurra. Un choc musclé avec en point d'orgue le face à face attendu entre le puissant Lambert, qui trouvera une kantxa rapide à sa convenance, et le technicien gaucher Bielle, récent finaliste à Urrugne. À la suite, Mathieu Ospital et Baptiste Ducassou défieront Bixente Elgart et Bixintxo Bilbao. La sortie du champion de France par équipes, Bilbao, qui est revenu à ses premiers amours la semaine dernière à Plaza Berri, sera à suivre d'autant qu'il aura à affronter le lauréat fédéral du tête à tête.

La finale sera disputée comme de tradition, mercredi pour la clôture des festivités (18 h 30).

Andde Bello

Fêtes de Sare, mardi 15 septembre 2015

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Rebot le matin vers 12 h.

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Tournoi du pasaka tour au trinquet vers 10h avec dans la soirée une parodie "Sauvons le pasaka". Parties de Yoko-Garbi déplacées à la salle polyvalente.

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Fêtes de Sare, mercredi 16 septembre 2015

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Matin. Concours, agricole

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Défi au Xoko Pampi Laduche contre Jean Claude Inda

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Arrêt d'un commun accord à 28-28! 

Angélus et photo de famille 

 

Après midi. Trinquet. Finale élite pro remportée par l'équipe Ducassou 

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Fronton. Finale du tournoi des fêtes du pays basque

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De Cambo à Sare : la ruée vers l’or basque

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Exploitée à l’ère gallo-romaine, la mine pourrait être explorée. Elle s’étend de Sare à Cambo-les-Bains et intéresse l’entreprise Sud Mine

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Pour l’archéologue, les indices d’une mine ancienne sont évidents : « Des tas de galets et de grandes fosses ».© Archives J. R.

Sud Mine lorgne vers le Pays basque. L'entreprise y prépare sa ruée vers l'or, consciente des obstacles à franchir avant d'exploiter ce filon. Pour l'heure, il s'agit uniquement d'une étude de faisabilité. Mais cette expertise inquiète déjà quelques sceptiques (lire ci-dessous). Aussi, la société minière au slogan rassurant - « Le développement raisonné de la mine » - prépare sa venue en douceur, demandant à la préfecture des Pyrénées-Atlantiques un « permis exclusif de recherche de mines d'or et de substances connexes ».

« Nos procédés ne sont pas polluants, affirme Michaël Laloua, le directeur de l'entreprise. Sud Mine est une compagnie indépendante, créée en 2013. Elle regroupe une trentaine d'actionnaires privés du même cercle amical ou familial… Et détient 227 000 euros d'un capital qui ne se trouve pas en Australie. L'exploration du périmètre n'implique que des petits travaux. »

Comme la communication est d'or, le directeur annonce sa volonté de travailler avec les archéologues de Saint-Martin-d'Arrossa, « susceptibles de profiter de [notre] travail pour valoriser localement ce patrimoine minier antique ».

Dès l'époque préromaine

Au centre de recherche concerné, dénommé Iker, on n'est « pas encore au courant ». Pour autant, l'archéologue Argitxu Beyrie n'affiche aucune hostilité envers le projet. « Le site n'a jamais été véritablement fouillé, précise-t-elle. Seules des études topographiques ont été réalisées, ainsi que des prospections visant à délimiter l'étendue de ces mines d'or antiques, exploitées par les Tarbelles. » Problème, le périmètre de ce peuple proto-basque s'étendait de Dax à la Soule. Or par recoupement, historiens et chercheurs ont su localiser la zone aurifère plus précisément, dans les années 1990.

Jakes Cazaubon, un érudit de Saint-Pée-sur-Nivelle, émit le premier l'hypothèse d'un gisement à Itxassou. Une théorie confirmée par la chercheuse du CNRS Béatrice Cauuet. Puis affinée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Ici, l'or natif en paillettes abondait vraisemblablement dès l'époque préromaine. D'après la légende, il aurait même servi à financer la traversée des Alpes par Hannibal (218 avant notre ère). Mais pour le néophyte un brin cupide, rien ne sert de s'aventurer dans cette partie du Labourd, vingt-deux siècles plus tard.

L'exploration dure trois ans

En effet, il paraît vain de parcourir à l'aveugle cette vaste campagne, d'y trimballer son petit tamis après avoir décortiqué sur le Net la technique de l'orpaillage. Pourtant, dans un secteur de 126 km² allant de Sare à Cambo-les-Bains, les territoires d'une dizaine de communes (1) contiennent bien de l'or. Surtout dans les sols. Et « sous forme de petites paillettes disséminées », comme l'explique Argitxu Beyrie. « S'il se trouve dans l'eau, cela signifie que la rivière a été empaillée par une berge aurifère », ajoute-t-elle.

Reste à déterminer la teneur exacte du périmètre, vaguement estimée à 7 grammes à la tonne. « Nous n'en sommes pas encore là, tempère le directeur de Sud Mine. Pour l'instant, nous planifions la phase exploratoire, avant de songer à l'exploitation. La demande, en cours d'instruction, est soumise à la concurrence jusqu'à la fin du mois de septembre (2). Si nous sommes retenus, nous chercherons à comprendre la genèse du gisement et réaliserons des prélèvements légers, en demandant évidemment les autorisations pour étudier les sols dans les propriétés privées. »

S'ils sont acceptés, ces travaux préalables à une exploitation de la mine dureront d'un à trois ans, en fonction des résultats obtenus.

(1) Ainhoa, Cambo-les-Bains, Espelette, Halsou, Itxassou, Jatxou, Larressore, Saint-Pée-sur-Nivelle, Sare, Ustaritz.
(2) Pour l'instant, aucune autre entreprise minière ne s'est positionnée
.

Écologistes et élus sont craintifs, Sud Mine cherche à rassurer

Parfois, le silence est d’or, ce qui énerve profondément un CADE avide de transparence. Ce collectif des associations de défense de l’environnement, très actif au Pays basque, a demandé à la préfecture le dossier Sud Mine. Or ce dernier, en cours d’instruction, ne sera visible qu’une fois l’avis de l’État rendu.

En attendant, le CADE met en garde, dans un communiqué. « L’exploitation, outre les surfaces d’espaces naturels ou d’exploitations agricoles confisquées, s’accompagne de l’utilisation d’une grande quantité de ressource en eau, et de l’utilisation de produits chimiques (mercure et arsenic, notamment pour l’or), engendrant un risque de pollution des sols, de la nappe phréatique et des cours d’eau. »

Avis consultatif

D’après Michaël Laloua, il s’agit d’un « amalgame regrettable ». Pour le directeur de Sud Mine, « la confusion vient peut-être de l’exploitation d’autres métaux comme le fer ». « Nous n’utiliserons pas de produits chimiques, assure-t-il. Ici, il s’agit d’un or détritique, libre, grossier et facilement récupérable à l’aide de moyens mécaniques simples. » « Il se récupère par simple gravité, ajoute-t-il. En cas d’exploitation, notre procédé peut s’apparenter à un piège. L’or circule sur un tapis d’eau et se retrouve coincé par des obstacles. C’est un procédé simple et ancien. »

Pour autant, il faudra assurément utiliser de l’eau en quantité non négligeable, ce qui suffit à agacer le CADE… Lequel n’est d’ailleurs pas seul à barrer la route au projet. En effet, certaines communes commencent tout juste à se pencher sur la question, quand d’autres l’ont déjà tranchée. À Sare, par exemple, le Conseil municipal a dit « non ». Un avis purement consultatif, qui pourrait toutefois peser s’il est conforté par ceux des autres municipalités du périmètre.

Environnementaliste

De son côté, le CADE fourbit un dernier argument : « On a appris que la notice d’impact sur l’environnement du dossier […] est faite par la société GeoPlusEnvironnement, qui se définit […] comme « un cabinet d’études national et indépendant ». Qui est le directeur de GeoPlusEnvironnement ? Christian Vallier. Qui est-il ? Le Président de Sud Mine. » Son métier ? Géologue minier… environnementaliste.

« J’ignore quels sont les procédés modernes, conclut Argitxu Beyrie. En revanche, je sais que la technique n’était évidemment pas polluante durant l’Antiquité. La terre était mélangée à l’eau, ce qui formait des flots boueux passés dans des canaux en bois, qui filtraient les particules, les paillettes d’or s’accrochant à des végétaux. Aujourd’hui, mercure et arsenic ne sont trouvés que dans le cas d’exploitations clandestines. »

Pas de quoi lever les interrogations du côté d’Itxassou, où le débat a abouti à un refus. Pour l’élu Filipe Lascaray, « un défaut d’information est à l’origine de cette décision ». Idem à Ustaritz, Halsou et Jatxou… Tandis qu’Espelette a dit « oui ».

T. V.

Les racines et les langues d’une belle enfance

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La grande dramaturge anglophone Timberlake Wertenbaker était au collège hier. D’origine américaine, elle a passé son enfance ici. Elle y a sa seconde famille.

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Elle a vécu et est allée, enfant, à l’école à Ciboure, avant de retourner vivre à New York à la mort de son père, l’écrivain et grand reporter Charles Wertenbaker.© PHOTO R. G.

La plus Basque des grandes dames du théâtre contemporain anglophone. Voilà ni plus ni moins la belle rencontre offerte, hier, aux élèves de 3e du collège bascophone Piarres-Larzabal de Ciboure. En cours d'anglais, ils ont étudié des extraits d'une pièce de Timberlake Wertenbaker, « The Ash girl ». Elle était là pour l'évoquer avec eux, mais pas uniquement.

Car si Timberlake Wertenbaker est de nationalité américaine et vit à Londres, c'est au Pays basque que la voyageuse dramaturge retrouve dès qu'elle le peut les racines et les langues des jours heureux de son enfance. Ceux d'avant la mort du père, l'écrivain et grand reporter Charles Wertenbaker.

Après-guerre, l'intellectuel s'installe à deux pas de la Tour de Bordagain avec sa femme Lael, elle-même écrivain, et ses deux rejetons, Christian et Timberlake. « Il travaillait juste en face, dans la Tour Chappe », se souvient aujourd'hui sa fille.

Proches d'Orson Welles

Amis proches d'Orson Welles, les parents font découvrir le Pays basque au monumental cinéaste. Il décide d'y consacrer deux documentaires pour la BBC. Charles, décédé en 1955, ne verra jamais le tournage. Son épouse et le jeune Chris, un personnage central du film « avec son meilleur ami Beñat Toyos », joueront les guides pour le réalisateur.

Aux collégiens qui s'appliquent à l'interroger dans la langue de Shakespeare, Timberlake Wertenbaker se raconte gamine avec ses copains de l'école communale. En classe, elle apprend le français, dehors « le basque, mais c'était mal vu, il ne fallait pas le parler ».

Elle voit dans cette censure linguistique la genèse de sa vocation. « Je pense que mon envie d'écrire vient de là, par opposition à cette interdiction d'expression », lit-elle à haute voix en basque. Au-delà des échanges en anglais et en français, elle a, en effet, rédigé un texte en euskara. Parler quelques minutes de leur langue à ces jeunes bascophones, elle y tenait, mais craignait de se lancer sans le filet de l'écrit.

« J'ai été aidée… »

Elle prend des cours depuis peu pour retrouver la grammaire perdue des jeunes années. Celle « d'une langue aussi belle que compliquée ». Sincères, les élèves applaudissent l'effort. Et Timberlake Wertenbaker, pointure du théâtre, maintes fois primée et récompensée pour son travail, rougit modestement face à l'assemblée adolescente : « J'ai été aidée… »

Après le décès du père, Lael emmène vivre avec elle ses enfants à New York. « Ça a été très dur », se souvient Timberlake. Elle y poursuit sa scolarité au lycée français. Mais jamais elle n'a perdu le contact avec le Pays basque. « Chaque été, ma mère nous envoyait à Ciboure mon frère et moi, chez notre seconde maman, Jeanne Sueur. C'est devenu notre famille », raconte-t-elle.

Malgré les voyages, malgré son installation à Londres, devenue adulte, elle est toujours revenue. Le plus possible. Chris, lui, vit aux États-Unis. « Quand on veut se réunir avec nos enfants, c'est ici qu'on se donne rendez-vous. C'est nos racines, notre maison. » Elle a vu son Ciboure muer de village de pêcheurs populaire en ville plus cossue. Elle aime toujours autant y venir, mais c'est à flanc de Rhune, à Sare, qu'elle a choisi son havre.

Une année, elle y a même scolarisé sa fille, aujourd'hui âgée de 24 ans. « Je me partageais : six mois au Pays basque et six mois à Londres. Je l'ai inscrite à l'école publique de Sare, en bilingue, pour qu'elle apprenne un peu le basque. »

« Un signe »

Lui transmettre son amour du Pays basque, elle y est parvenue, pense-t-elle. Même si elle avoue l'avoir vue, parfois ado, lever les yeux au ciel d'agacement « contre sa mère et sa maison dans la montagne », elle a finalement le sentiment d'y être parvenue. « Ma fille a un copain qu'elle aime vraiment bien. Elle a tenu à l'emmener à Sare, à tout lui montrer. Il me semble que c'est un signe. Elle a conscience que ça fait partie de son identité. »

Et d'une histoire d'ancrage que sa mère n'a pas fini d'écrire.

RAPHAËLLE GOURIN 


De la fourche à la fourchette

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Bixente Marichular. Il a fondé le musée du Gâteau basque et préside Bizi Ona, le Slow food local. Il fait aujourd’hui son marché des produits d’exception.

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 « Le morpion que j’étais doit beaucoup à la gastronomie. » © PH. R. G.

C'est tous les ans un succès. Pour sa 11e édition, le marché des produits d'exception orchestré par l'association Bizi Ona, l'émanation basque du mouvement international Slow food, aura lieu sur le parvis des halles luziennes. Objectif pour le président Bixente Marichular et ses compères ? Défendre l'authenticité et le bien-manger et créer la rencontre entre les consommateurs et une cinquantaine de producteurs triés sur le volet. Ils sont là pour échanger et faire déguster le fruit de leur travail d'orfèvre.

S'il défend l'idée de laisser du temps au temps, cela n'a pas empêché le pâtissier socotar, fondateur du musée du Gâteau basque de Sare, de mener sa propre barque à toute berzingue.

du tac au tac 100 % bonnes choses

Le meilleur gâteau basque ? Celui de Minhondo à Irissarry. cerise ou crème ? Ça dépend de la personne qui le fait. Moi, je préfère la cerise. En tout cas, ce n’est ni noisette, ni abricot, ni je ne sais quoi d’autre. Le gâteau basque c’est crème ou cerise, point. Le reste, ça peut être très bon, mais ce n’est pas du gâteau basque, ce sont des gâteaux « façon gâteau basque ». Il ne faut pas mélanger.

La meilleure piperade ? La mienne. Le secret c’est de mettre du miel plutôt que du sucre pour adoucir le goût.

Le meilleur fromage basque ? Celui de Jean-François Tambourin à Baigorri et celui de Maite Goñi à Saint-Martin-d’Arrossa.

Un produit d’exception d’ici ?Le piment doux. Il est partout dans nos plats, toujours vendu par douze ou par 200 g.

« Sud Ouest ». Devenir pâtissier c'était une vocation ?

Bixente Marichular. Oh non ! Je suis petit-fils et fils de boulanger mais jeune, je voulais surtout continuer à faire le branleur, si possible en professionnel. J'étais très morpion. Mes parents m'ont envoyé à Saint-Vincent-de-Tyrosse auprès d'un maître d'apprentissage qui a su me cadrer et la pâtisserie a commencé à me plaire vraiment.

Où vous êtes- vous lancé ensuite ?

Au retour de l'armée en 1977, j'ai fait une saison à Gourette, j'ai travaillé quelques années chez Adam, puis à 25 ans je suis monté à Paris chez Dagorno, un « une étoile ». Un jour, bêtement, un cuistot casse la vitre de mon labo. C'était l'hiver, le froid rentrait. J'ai décidé de partir au chaud. Quelques jours plus tard, on me proposait un job à Singapour avec 10 personnes sous mes ordres. J'ai foncé, sans penser que je ne parlais pas l'anglais…

Comment diriger une équipe sans pouvoir lui parler ?

J'essayais de communiquer par gestes. Les employés faisaient semblant de ne pas comprendre… C'était comique. Quand on n'a pas le choix, on apprend vite. En trois mois ça allait mieux. Deux ans après, je suis rentré en France un peu, avant de repartir à New York faire l'ouverture du Maxim's de Paris. L'aventure a duré sept années. C'est marrant parce que « Macaron » - c'est comme ça que j'appelle Jean-Pierre Telleria (aujourd'hui patron de la Maison Adam, NDLR) - a été mon second là-bas un petit moment. La diaspora luzienne !

Pourquoi êtes-vous rentré ?

À cause de la Guerre du Golfe ! Pas question de rester à New York dans ce contexte. Mon ex-femme a accouché de notre fille Anaïs et huit jours après, on était dans l'avion. J'ai retravaillé un peu à Paris et puis en 1992 on a décidé de créer notre entreprise, Haranea, à Sare. Je faisais de la sous-traitance, des desserts pour la restauration, puis des gâteaux basques. En 1995, un copain m'a envoyé un premier bus de touristes et de fil en aiguille, le musée du Gâteau basque est né. À côté de ça, j'ai installé mon atelier en 2008, dans les Landes, pour me lancer dans de plus gros volumes.

Comment vous êtes vous retrouvé impliqué dans Bizi Ona ?

Le morpion que j'étais doit beaucoup à la gastronomie. Certains producteurs font des choses extraordinaires. On a décidé de créer Bizi Ona lors d'une bonne bouffe entre amis. L'idée était de se retrouver autour de bons produits, de chercher à en savoir plus sur leur origine, de les mettre en avant et de créer un réseau de producteurs qui puissent venir en parler lors de divers événements. Je suis président aujourd'hui, certes, mais s'il y a une personne qui a porté tout ça à bout de bras c'est Henri Lapeyre.

Il est mort l'an dernier. Il animait les soirées, trouvait les bons produits, les intervenants.

Qu'est ce qu'un bon produit ?

C'est un produit sain. On vit et on se tue avec la fourchette quand ça ne l'est pas. Se nourrir, c'est très sérieux. Mais on ne veut pas se la jouer moralisateurs, hein, on est dans le plaisir.

Mais, c'est quoi un produit sain ?

Le produit sain, il est bon, propre et juste. Ici, on a une chance inouïe de pouvoir aller les chercher directement à la source, chez le producteur. Au Pays basque, c'est réellement possible d'être locavore, il faut simplement faire l'effort.

Recueilli par Raphaëlle Gourin

Victor Iturria, ce héros

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Catherine Marchand et son éditeur.© Photo T. J.

Quel est le point commun entre Sare, Saint-Maixent-l'école, Churchill, De Gaulle et Eisenhower ? La réponse se trouve au fronton du village. Une stèle y trône en mémoire du sergent-chef Victor Iturria, une grenade dans une main, une pelote dans l'autre. Le soldat de la Seconde Guerre mondiale a rejoint le Général de Gaulle dès le 24 août 1940, Churchill et Eisenhower l'ont cité dans leurs mémoires et la 300e promotion de l'école nationale des sous-officiers d'active de Saint-Maixent-l'école porte son nom.

Le personnage est un authentique héros dont le premier fait d'armes sera de détruire sept chars ennemis en une journée, le 23 mai 1940 grâce à une adresse exceptionnelle derrière son canon de 25 millimètres. Sa passion pour la pelote n'est pas étrangère à cette adresse, laissant dans son sillage pendant ses quatre années d'engagement, une légende reconnue par ses pairs.

Nom prédestiné

C'est l'histoire de ce Basque, héros de la Seconde Guerre mondiale qui est le thème du premier livre écrit par Catherine Marchand, journaliste à « La Semaine du Pays basque ». Une première partie concerne sa jeunesse, de Bassussary à Sare en passant par Saint-Pée d'où est originaire sa mère (famille Aniotz-Lerete) et son arrivée dans la capitale un peu avant le début du conflit. La seconde partie du livre est consacré à ses exploits militaires de Londres au Moyen-Orient. Parachuté en Bretagne il y trouvera la mort quatre ans jour pour jour après son engagement dans les forces de la France libre le 24 août 1944.

La troisième partie relate les hommages rendus à ce compagnon de la libération nommé à titre posthume. Dans la préface écrite par le général De Saint-Quentin, celui-ci rappelle que Victor Iturria avait un nom prédestiné : « la source de la victoire ». Au-delà du destin exceptionnel et de l'histoire passionnante de cet enfant du Pays basque, Catherine Marchand, avec ce rappel au passé, « rend hommage à ceux qui sont partis, revenus ou non, quels que soient les conflits, d'hier à aujourd'hui ».

On retrouvera l'auteur, son éditeur, un représentant de la famille Iturria ainsi qu'un élu de la mairie à la salle Lur Berri de Sare pour une conférence de presse et une rencontre publique sur le sujet le 5 octobre de 11 à 15 heures. D'ici là, on peut acquérir l'ouvrage au prix de souscription de 14 euros aux maisons de la presse de Sare et Saint-Pée ainsi qu'en se rendant sur le site www.editions-kilika.fr.

Thierry Jacob

Zazpiak Bat

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INSCRIPTIONS AUX COURS DE DANSES BASQUES

Vendredi 25 Septembre de 18h30 à 20h30
Espace Olhain, rez de chaussée
Tous les renseignements pour les jours et les horaires des cours seront donnés à cette occasion.
Age minimum: Enfants nés en 2009
Prix pour l’année:
Danse pour 1 enfant ou 1 adulte: 35€
Danse pour 2 enfants et plus par famille: 50€

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Wentworth Webster et Julien Vinson les néo-Saratars

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Les contes et légendes du Pays basque recueillis par Webster

Wentworth Webster (1828-1907)

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Photo : Auñamendi  Eusko entziklopedia

En publiant Basque Legends (Londres, Griffih and Farran, 1877) juste après le début de la publication en série des Légendes et récits populaires du Pays basque de Jean-François Cerquand (1816-1888), Wentworth Webster s’est imposé comme l’un des principaux contributeurs du folklorisme basque

Né à Uxbridge, en Angleterre, en 1828, ce prêtre anglican parcourut le monde (Ecosse, Allemagne, Suisse, Açores, Brésil, Argentine, Egypte) avant de s’installer en France comme précepteur, à Bagnères-de-Bigorre d’abord, puis à Biarritz. En 1869 il fut nommé chapelain de la nouvelle église anglicane de Saint-Jean-de-Luz et occupa cette charge jusqu’en 1882, date à laquelle il démissionna et s’installa à Sare dans la maison Bechienia.

Intellectuel reconnu, polyglotte, passionné par le Pays basque et par sa langue, il publia un nombre considérable d’articles en Angleterre, aux Etats-Unis, en France et en Espagne. Il entretenait d’étroites relations avec nombre d’érudits (Louis Lucien Bonaparte, John Riz, Hugo Schuchardt, Julio de Urquijo…) et ce fut sur proposition de l’un d’entre eux – Antoine d’Abbadie – qu’il débuta le recueil des contes et légendes du Pays basque.

Entre 1874 et 1876, inspiré des Popular Tales of the West Highlands que l’écossais John Francis Campbell avait publiés une dizaine d’années plus tôt, et avec l’aide du bascologue Julien Vinson, Webster recueillit les contes et légendes de Saint Jean de Luz et de ses alentours en essayant de respecter au mieux le récit du narrateur, sans le corriger ou l’améliorer.

Il traduisit une partie de sa collecte en anglais et la publia en 1877 à Londres sous le titre Basque Legends.

Vinson - Auñamendi.jpgJulien Vinson (1843-1926)

Photo : Auñamendi  Eusko entziklopedia

Son père étant procureur à l’audience de Pondichéry, en Inde, il y passa son enfance au contact de la langue tamoule et y acquit une passion qui le poursuivit toute sa vie : la linguistique.

De retour en France à l’adolescence, pour étudier à l’Ecole forestière de Nancy, avant d’être nommé sous-inspecteur des forêts, puis inspecteur des Eaux et Forêts, notamment à Bayonne, il collabora à plusieurs revues de linguistique, notamment la Revue orientale, puis à la Revue de linguistique et de philologie comparée aux côtés d’Abel Hovelacque ou d’Emile Picot.

Spécialiste des langues orientales – notamment du tamoul – et de la langue basque, Vinson a publié de nombreux ouvrages, dont la première grammaire de la langue tamoule rédigée en français ou un Essai d’une bibliographie de la langue basque (1891) qui reste encore aujourd’hui une référence.

En 1883, il publia dans la collection des Littératures populaires de toutes les nations de Maisonneuve l’ouvrage Le Folk-lore du Pays basque, un recueil de traditions, légendes, contes, chansons, proverbes et superstitions du Pays basque et incluant notamment la première traduction française de certains contes recueillis par Webster.

Le lien entre les deux hommes au travers des manuscrits

L’existence d’une collaboration entre les deux hommes était connue : Webster inclut dans sa publication un chapitre intitulé « Essai sur la langue basque » de Vinson et le remercie dans son introduction (« I had hopped to have joined the name of M. J. Vinson, the well-known Basque and Dravidian scholar, to my own as joint-author of this simple work. »(1)) et Vinson lui dédicace Le Folk-lore du Pays basque tout en minimisant sa propre participation à l’œuvre de Webster (« Although you were so kind as to designate me as a collaborator in your Basque Legends, you know how little I could help you. »(2))

De récentes recherches ont toutefois permis d’approfondir la nature de leur relation. C’est le cas notamment de la thèse de Natalia Mikhaïlovna Zaïka publiée en 2011, intitulée Approche textologique et comparative du conte traditionnel basque dans les versions bilingues de 1873 à 1942 (W. Webster, J.-F. Cerquand, J. Barbier, R. M. de Azkue). L’auteure consacre une partie de son travail à l’étude de deux manuscrits méconnus jusqu’alors et dont nous publions maintenant les versions numérisées.

Le manuscrit de Webster

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Le conte Axeria, version anglaise et version basque, copié de la main de Webster, corrigé par Vinson

Le manuscrit est composé de 3 cahiers reliés et regroupe 87 contes en basque et plusieurs traductions en français et en anglais. Il est postérieur à la publication de Basque legends, probablement préparé pour une hypothétique édition qui ne vit jamais le jour. Il fut laissé à la médiathèque de Bayonne par l’auteur lui-même. Les trois cahiers datent d’époques différentes, et certains contes y sont repris plusieurs fois.

Sans titre.jpgLa première page du manuscrit de Vinson 

De nombreuses notes accompagnent les contes, retraçant en filigrane les méthodes de collecte de Webster ainsi que le rôle de ses nombreux contributeurs, qu’ils soient conteurs, rapporteurs, traducteurs ou correcteurs.

Vinson est cité à plusieurs reprises comme rapporteur de certains contes, mais il est surtout présent tout au long du manuscrit comme correcteur. Webster avait une connaissance imparfaite de la langue basque (>« I wrote down the Basque phonetically as it sounded to me, not grammatically ; and Mde Belleve (sic) supplied the translations afterwards. I did not understand all the Basque; but I could then follow the general sense of a tale or a conversation »  (3) écrivait-il à Julio de Urquijo). C’est donc à son ami Julien Vinson qu’il demanda de l’aide. Ses corrections, qu’elles soient orthographiques ou grammaticales apparaissent tout au long du manuscrit, d’une écriture facilement identifiable

Le manuscrit a été acheté par la Médiathèque de Bayonne en 2005. Il contient 87 contes, dont 84 tirés du manuscrit de Webster. D’après Mme Zaïka, il « est très soigné, il s’agit probablement de la dernière rédaction prête pour la publication ». Elle remarque également de nombreuses variantes avec les textes de Webster, notamment des corrections grammaticales, des changements de graphie, mais également la suppression du ‘r’ intervocalique (« errepustarik » devient « errepustaik », « hura » devient hua »), ou un marquage des consonnes aspirées (« deithua », « artho », « ikhusten »…)

Il semble que ce manuscrit soit la base qui ait permis à Vinson de traduire en français (directement depuis la version basque, et sans s’appuyer sur les traductions du manuscrit de Webster) les contes pour les publier dans Le Folk-lore du Pays basque.

Il est à noter qu’en étudiant attentivement les niveaux de correction des différents textes, ainsi que certains passages manquants, Mme Zaïka a pu déterminer un cheminement pour la plupart des contes de ces recueils :

•    la première version est de Webster (deuxième et troisième cahiers) ;

    Vinson corrige directement sur le manuscrit les erreurs influant sur la compréhension du texte et recopie sur son propre manuscrit les contes qui l’intéressent en poussant la correction plus loin ;

    Webster recopie dans son premier cahier la version de Vinson.

Après ces allers-retours, les deux auteurs disposent d’une version en langue basque prête à être publiée. On ignore si publier la version originelle des contes en langue basque faisait partie de leurs intentions ou si l’objectif était de porter à la connaissance des publics non bascophones cette culture orale. En tout cas, cela ne se fera pas de leur vivant. Il faudra même attendre plus d’un siècle pour que Xipri Arbelbide publie (en 1993) Euskal Ipuinak I et II, la première traduction en langue basque de Basque Legends de Webster.

L’un des manuscrits contient également une lettre de Vinson à Webster, probablement écrite en 1877, lorsqu’aucun des deux manuscrits n’était achevé, et qui reprend quelques erreurs linguistiques récurrentes de Webster. Il en corrigera certaines dans ses derniers contes, pas toutes…

Les manuscrits en ligne :

 Manuscrit de Webster : Légendes et contes recueillis par Webster : http://gordailu.bilketa.eus/notice.php?q=id:196115

    Manuscrit de Vinson : Contes populaires basques recueillis de 1874 à 1877 principalement par W. Webster : http://gordailu.bilketa.eus/notice.php?q=id:196120

    La lettre de Vinson à Webster : http://gordailu.bilketa.eus/notice.php?q=id:196116

Bibliographie

Les principales publications de Wentworth Webster :

Basque Legends, Londres, Griffith and Farran, 1877.

Spain, Collection Foreign Countries and British Colonies, Simpson Low, Londres, 1882

Grammaire cantabrique basque par Pierre d'Urte (1712), publiée par Wentworth Webster, Bagnères-de-Bigorre, 1900

Les Loisirs d'un étranger au Pays basque, Châlons-sur-Saöne, Imprimerie française et orientale E. Bertrand, 1901.

 Les principales publications de Julien Vinson :

  La science du langage et la langue basque, Maisonneuve & Cie, 1975

  Manuel de la langue hindoustani (urdǔ et hindî), J. Maisonneuve, 1899

 Manuel de la langue tamoule (grammaire, textes, vocabulaire), Imprimerie nationale, E. Leroux, éditeur, 1903

 Essai d'une bibliographie de la langue basque, J. Maisonneuve, 1891

 Les Basques et le pays basque, mœurs, langage et histoire, L. Cerf, 1882

  Le folk-lore du pays basque, Paris, Maisonneuve,‎ 1883.

  La thèse de Natalia Mikhaïlovna Zaïka :

 Approche textologique et comparative du conte traditionnel basque dans les versions bilingues de 1873 à 1942 (W. Webster, J.-F. Cerquand, J.Barbier, R. M. de Azkue), 2011

  Recueils de contes et légendes :

Légendes et récits populaires du Pays basque, de Jean François Cerquand (Bulletin de la Société des sciences, lettres et art de Pau, 1875-1882)

  Basque Legends, de Wentworth Webster (Londres, Griffith and Farran, 1879)

 Euskaleriaren yakintza : (Literatura popular del País Vasco), de Résureccion Maria de Azkue (Madrid, Espasa-Calpe, 1935-1947)

  Légendes du Pays Basque de Jean barbier (Paris, Delagrave, 1931)

 Euskal Ipuinak I eta II de Xipri Arbelbide (Zarautz, Euskal editorren elkartea, 1993)                    

(1) « J’aurais souhaité joindre le nom de M.J. Vinson, le savant basque et dravidien bien connu, à mon propre nom comme co-auteur de cet humble ouvrage ».

(2) « Vous avez été bien aimable de me désigner comme collaborateur dans votre Basque Legends, alors que je ne vous ai que bien peu aidé ».

(3) « Je transcrivais le Basque phonétiquement comme je l’entendais et non grammaticalement ; Et Mme Belleve (sic) fournissait les traductions ensuite. Je ne comprenais pas tout le basque ; mais je pouvais suivre le sens général d’un conte ou d’une conversation ».

Source : www.bilketa.eus

Journée des "kantariak", dimanche 4 octobre

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Kantarien eguna, Trinquet Pleka, 11:30 apéritif suivi d’un repas (repas 23€) (billets en vente au Trinquet Pleka ou au Bar de la Mairie), 17:00, mutxikoak.

(Sarako Kantariak)

 

Annulé me dit-on, faute de participants

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